"La quête de la perfection" ou "vouloir être parfait". Ce sujet est inspiré d'une séance de yoga et méditation pratiquée autour de ce thème.
Comme le yoga est une discipline du corps-esprit adaptée à tous, l'objectif des postures et mouvements consiste à ramener l'esprit via le souffle vers le corps en observant ses capacités du moment : sa souplesse tout en appréhendant ses limites. Apprendre à être avec le corps, ressentir l'amplitude de chaque mouvement et lâcher prise avec l'idée de faire exactement comme le modèle (la règle, la consigne..) au risque de créer de la résistance donc de la souffrance.
Cette quête de perfection est culturellement valorisée malgré la souffrance qu'elle génère. La société exige de nous d'avoir un corps parfait, d'être un travailleur exemplaire, de manger équilibré !
A vouloir être parfait, on se projette constamment dans quelque chose d'extérieur à soi, on sort de l'instant présent, on se compare... et on finit par s'oublier. Le corps est relégué au second plan ou est complètement rejeté puisqu'il n'est pas conforme à ses propres niveaux d'exigences. Ce corps bafoué est perçu comme mauvais donc perfectible à outrance. Une résistance se développe qui pousse à lutter contre la réalité. "Je dois manger équilibré, je dois manger sainement, je ne dois pas manger de viande, je dois être mince..." autant d'injonctions qui font naître un combat contre le corps et contre soi.
Cette injonction vient pourtant d'une part de nous : notre tête, le mental, fabrique des pensées et des croyances auxquelles il est très facile de s'attacher or l'immense majorité d'entre nous pense constamment. C'est dire combien cette pensée peut se manifester dans notre vie.
Souvent cette injonction trouve ses racines dans l'enfance et l'histoire personnelle mais existe aussi culturellement. Alors comme le mental survit grâce au passé, sans cesse il réactive dans la vie présente certains schémas du passé et nous voilà piégés!
L'adhésion à "sois parfait" nie et rejette en bloc la nature imparfaite de l'homme. Prendre conscience de son désir d'être parfait amène à reconnaître ce qui est, là, juste pour nous. Et ainsi laisser faire, laisser être. C'est peut-être cela la perfection.